Raja Meziane, la rappeuse dont le titre "Allô le système" est repris en chœur par les manifestants du Hirak algérien, l'a écrit à Prague, où elle s'est exilée il y a quelques années.
Est-ce anecdotique ? Ou pas tant que ça ?
Quand elle est née, la capitale où elle vit aujourd’hui était encore opprimée par un régime autoritaire et policier. L'année précédente, Philip Kaufman devait tourner à Lyon son adaptation cinématographique du roman de Milan Kundera, L’insoutenable légèreté de l’être, avec Lena Olin, Juliette Binoche, et Daniel Day Lewis, magnifiques tous les trois.
En 2019, c’est devant un téléphone public du métro de Prague que Raja Meziane tourne son clip, où l’on voit aussi des images de foules pacifiques manifestant à Alger.
Espérer ?
À bientôt à Alger ? Y retourner parler, chanter, plaider en liberté ?
Mais si la liberté peut s'épanouir, elle peut aussi fâner. Et la France, qui la brandit en étendard, n'est-elle pas en train de la bâillonner ? Faut-il inévitablement craindre le retour du grand balancier de l'histoire ? Ou faut-il espérer que le peuple français aura le courage de s’opposer à son étouffement ?